Voile et tunnels d’hivernage

Avec les grands froids vient le temps des protections hivernales. Indispensables pour les potées frileuses, elles s’avèrent également incontournables pour les plantes cultivées en pleine terre. Voile, tunnel d’hivernage… Quel produit est le plus adapté à votre jardin ?

Pourquoi protéger ses plantes en hiver ?

Les arbustes en pleine terre

Les espèces indigènes de nos jardins sont suffisamment armées pour résister à nos hivers. Mais ce n'est pas le cas pour les plantes tropicales ou exotiques qui ornent de plus en plus nos espaces verts. Résisteriez-vous à des températures négatives en paréo ? Pour les oliviers, les agapanthes ou encore les fuchsias, c’est la même chose : ils ont besoin d'une couche supplémentaire pour affronter le froid. C’est le rôle que jouent les protections hivernales pour les parties supérieures des plantes, et le paillage (de feuilles par exemple) pour le sol.

Autre avantage des protections hivernales : elles protègent des courants d’air froid. Le vent est souvent synonyme de mort précoce pour les bourgeons d’arbustes à floraison printanière, comme les azalées. Ne soyez cependant pas trop exigeants pour les tropicales ou les agrumes : seul un séjour à l’abri dans un local aéré mais isolé peut leur permettre de passer l’hiver. 

Les potées

Il va sans dire qu’une plante en pot est plus fragile qu’une plante en pleine terre. Cette dernière peut en effet puiser dans les ressources illimitées du sol, tandis qu’une potée est dépendante des apports nutritifs du terreau et de l’eau d’arrosage. Ses racines « hors sol » sont par ailleurs plus exposées et peuvent être grillées par des températures négatives. Enfin, une jardinière ou un pot en terre cuite est sensible au froid intense : une gelée brutale peut le faire éclater, et entraîner la mort des végétaux.

Il faut donc, dès les premiers froids, penser à protéger le contenant pour éviter un refroidissement du terreau, et les fissures sur la terre cuite. Certains jardiniers entourent leurs pots de papier-bulle, d’autres choisissent le voile d’hivernage.

Les semis précoces

Dans les régions à climat doux, un semis dès février est possible pour quelques espèces de légumes ou d’aromatiques. Mais même dans les jardins du Sud de la Loire, un coup de froid n’est pas exclu ; c’est la raison pour laquelle il ne faut pas négliger l’intérêt du tunnel de forçage (ou d’hivernage) pour les jeunes semis.

Le voile d’hivernage, un allié précieux

Présentation du voile d’hivernage

Le voile d’hivernage (dit aussi de forçage) est une toile de polypropylène non tissée. Par rapport au film plastique, il présente le double intérêt de laisser passer l’air et les rayons du soleil. Il n’est pas non plus imperméable à l’eau, tout en protégeant les cultures en cas d’averse ou de grêle violentes. Sa couleur est forcément blanche. Munissez-vous de housses traitées anti-UV.

Le voile d’hivernage possède une densité de tissage oscillant entre 10 et 60 g/m² (le plus courant étant le 30 g/m²). Plus la densité est élevée, plus le coût augmentera. Côté présentation, il existe différents modèles de voile :

• Le voile présenté plié
• Le voile en rouleau
• En housses de différentes tailles

Comment bien poser le voile ?

Vous devrez d’abord choisir entre une pose individuelle ou en groupe. Sur un sujet de grande ampleur (fougère arborescente, olivier…), nous vous conseillons de ne poser qu’un seule voile sous forme de housse. Tandis que des petites potées de plantes grasses peuvent être rassemblées au pied d’un mur et placées sous un grand voile d’hivernage. Il est cependant essentiel que l’air circule pour ne pas étouffer le végétal. Pour ce faire, il serait judicieux que vous construisiez une structure composée de poteaux en bois pour y fixer le voile ou prévoyez un espace suffisant autour du sujet. Vous aérerez aussi régulièrement en soulevant le voile quand il fait beau.

N’ôtez pas trop tôt le voile d’hivernage. Commencez par l’enlever les jours ensoleillés de fin d’hiver pour faire circuler l’air, et continuez l’effeuillage petit à petit afin d'éviter les gelées tardives.

Le tunnel d’hivernage, pour le potager

Le tunnel d’hivernage ou de forçage est une protection de jardin composée d’arceaux en acier (ou en plastique) plantés dans la terre et sur lesquels est fixé un voile de protection. Le tunnel se pose sur un rang de légumes ou de jeunes pousses et encourage leur levée. Sa déclinaison monoplante est la cloche de jardin, généralement en plastique ou en verre pour les plus anciennes ou traditionnelles.

Le film de protection se décline en plusieurs matières. La plus courante reste le polyéthylène (une déclinaison plastique), perforé ou non. Le polypropylène, plus cher mais aussi plus efficace contre le gel, fera ressembler votre tunnel à un voile de forçage sur échasses. Dans le premier cas, il est plutôt transparent, dans le second il est blanc. Pour un rangement plus compact, certains tunnels d’hivernage peuvent être repliés en accordéon.

D’autres possibilités pour préserver vos cultures du froid

Outre les voiles, les tunnels et les cloches de jardin, il existe d’autres protections hivernales tout aussi pratiques :

• La housse pour pot : elle se glisse autour d’une potée, se ferme grâce à une bande auto-agrippante et se resserre grâce à un cordon, bref, c’est l’alliée indispensable pour protéger au plus près votre hibicus en pot.
• La mini-serre d’hivernage : idéale pour les petites potées fragiles (gardenias, …) qui ne supportent pas de passer l’hiver sans protection, elle permet de stocker sur différentes étagères les contenants. Elle est généralement munie d’une porte zippée qu’on peut choisir de relever si le temps est plus clément.
• La serre mobile de forçage : sur le modèle d’une tente "3 secondes" d’une célèbre enseigne de sport, cette serre à déplacer partout où on le souhaite (sur une planche de fraisier, des jeunes salades, des carottes primeur) peut sauver bien des potagers.
• Le châssis vitré : en bois ou en plastique, il expose les semis tout en les protégeant. En cas de grand froid, il peut être judicieux de placer des paillassons sur les vitrages pour ne pas qu’ils se brisent et pour préserver la chaleur intérieure.

Grâce à ce choix très vaste, vous trouverez la meilleure protection en fonction de vos plantes et de votre espace à protéger (grand potager, terrasse urbaine).